"Il y a effectivement des discussions entre nous, mais rien n’est fait pour l’instant". Nicolas Forel reste prudent même s’il reconnaît que le Lyon Basket féminin qu’il préside pourrait fort bien passer à brève échéance sous la coupe de l’emblématique Tony Parker.
Le patron de l’ASVEL ne cache pas son intérêt pour ce club dont l’équipe professionnelle est aujourd’hui un peu à la peine côté résultats. Si une telle évolution semble s’inscrire dans une vraie logique, ce n’était pourtant pas évident au départ.
Jusqu’à une date récente, il était en effet interdit à une même personne de détenir la majorité du capital dans deux clubs de la même discipline. Difficile d’imaginer que deux clubs concurrents puissent appartenir à une même personne. Celle-ci pourrait être tentée de s’intéresser au moins autant à ses intérêts économiques qu’à la seule beauté du sport. Reste que la règle telle qu’elle était écrite aboutissait à une absurdité. Elle interdisait également à une même personne de détenir la majorité dans deux clubs, l’un féminin, l’autre masculin, évoluant dans le même sport.
Cette anomalie n’a pas échappé à notre secrétaire d’État Thierry Braillard. Surtout quand elle est susceptible de rendre service à son pote Tony Parker. C’est ainsi qu’a été tout récemment adopté (le 12 janvier dernier) un amendement qui supprime l’interdiction. C’est d’autant plus logique que rien n’interdit par ailleurs à un même club de foot d’avoir deux équipes professionnelles, l’une masculine, l’autre féminine. À Lyon, Jean-Michel Aulas est bien placé pour le savoir avec l’Olympique Lyonnais.
Mais revenons au basket. Il y a quelques mois, Nicolas Forel s’était mis en chasse d’un terrain pour construire une salle dédiée au club féminin. Un site sur le port de Gerland appartenant à la Compagnie nationale du Rhône avait même été retenu. Le projet n’a pas pu aller plus loin, la CNR ayant finalement d’autres projets. Si Tony Parker récupère comme c’est probable le Lyon Basket féminin, il serait plus logique que les filles jouent à l’avenir à l’Astroballe.
C’est d’ailleurs la position du maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret pour qui "la proximité de la future Arena avec l’actuelle Astroballe permet d’imaginer une grande complémentarité dans le fonctionnement des deux structures". Et de préciser que "tous les matchs de l’Asvel ne se joueront pas dans l’Arena, notamment lorsqu’un un concert ou spectacle sera programmé en même temps qu’un match".
La Ville de Villeurbanne est résolument favorable à la création d’un grand club féminin. Elle considère toutefois "inutile de construire une nouvelle salle", et insiste sur l’opportunité qui existe avec l’Astroballe : "Cela permettrait de créer un véritable "pôle basket". Du point de vue du sport professionnel cela contribue à un certain équilibre à l’échelle de la métropole : le football et le rugby étant à Lyon. Nous accompagnerons le projet s’il s’inscrit dans notre ville. Mais ce sont aux acteurs du basket de se mettre d’accord. Le préalable, c’est que les clubs eux-mêmes soient prêts."