Amputé il y a vingt ans après une électrocution sur une ligne de haute tension, cet Islandais de 48 ans installé à Lyon a été le premier patient au monde à être greffé des deux épaules et bras en janvier.
Vendredi 22 janvier, 10 jours après l'intervention, les médecins des HCL on fait un point sur la situation du patient devant une foule de journalistes. "Aujourd'hui, Felix va bien. L'intervention était complexe et longue (15 heures, ndlr). Elle s'est décomposée en deux grandes étapes : le prélèvement du donneur et la préparation du receveur, puis la transplantation où l'on retransplante les tissus du donneur sur le receveur", explique le docteur Aram Gazarian, chef du service chirurgie orthopédique main et membre supérieur.
De son côté, sa femme "n'a jamais vraiment encouragé cette opération". "Mais en tant qu'épouse et amis, je me devais de l'accompagner dans son projet. Depuis cinq ans, notre vie est entre parenthèse. Cela a été une aventure incroyable. Aujourd'hui nous avons passé une étape. Les médecins nous ont préparé aux épreuves qui nous attendent encore", témoigne Sylwia Gretarsson.
L'objectif désormais pour Félix est sa rééducation. L'Islandais n'est pas sûr de retrouver totalement la capacité de ses bras. "L'objectif est qu'il retrouve au moins une flexion des coudes et le mouvement de ses épaules. Le reste on ne sait pas. Alors est-ce que ça valait vraiment le coup ? Oui car nous nous sommes mis d'accord sur les objectifs à atteindre. Cette greffe ne sauve pas la vie, mais elle redonne la vie. Félix ne voulait plus de cet aspect d'homme tronc", ajoute le docteur Aram Gazarian qui rappelle l'importance du don d'organes.
La crainte désormais est le rejet de cette greffe. "Il faut penser au long terme désormais. Felix est très fort mentalement et moralement. Le patient peut faire un rejet. Il est déjà greffé du foie donc il a déjà un traitement antirejet à vie. Maintenant c'est la rééducation qui va permettre la réussite de cette transplantation. On va le suivre de près, on va devenir son médecin traitant", conclut le professeur Emmanuel Morelon, chef du service transplantation, néphrologie et immunologie clinique.