Ce lundi s’ouvre le procès du terrible meurtre des Pentes de la Croix-Rousse, qui avait mis aux prises de jeunes Algériens, tous migrants sans-papiers et originaires de la ville de Mostaganem, dans un appartement du 34 de la rue Jean-Baptiste Say, transformé en théâtre de l’horreur.
C’était le 3 mars 2019. Une vidéo rapidement relayée sur les réseaux sociaux montrait un jeune être roué de coups et insulté par plusieurs individus parlant en arabe. Le sang sur le sol provenait de ses nombreuses blessures, notamment réalisées à l’aide d’une arme blanche. On voyait à un moment le visage de la victime être sectionné par un couteau. L’homme âgé de 28 ans était décédé, après avoir été lardé à 74 reprises.
Un ami, également retenu sur place, avait lui réussi à s’échapper malgré ses blessures (45 jours d’ITT). Le hasard fit que plusieurs mois après les faits, alors qu’il se trouvait place Gabriel-Péri à la Guillotière, il avait reconnu l’individu qui filmait dans l’appartement et l’avait maîtrisé avant de le livrer à la police.
Les auteurs présumés du meurtre, eux, avaient déjà été arrêtés en Espagne, après avoir fraudé dans le métro de Valence.
C’est parce qu’ils étaient âgés de 16 et 17 ans au moment des faits, qu’ils seront jugés par une cour d’assises des mineurs, probablement à huis clos. Ils devront tenter d’expliquer leur geste ignoble, qu’ils avaient déjà justifié face aux enquêteurs par une banale, mais floue, histoire de téléphone portable emprunté ou volé.
Celui qui avait filmé, âgé de 15 ans à l’époque, comparaîtra prochainement devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle. Selon lui, il a été forcé par le trio à filmer la scène puis de la diffuser à la famille de la victime via les réseaux sociaux.