Romain Farina, cet instituteur pédophile, avait sévi dans sept écoles du Rhône et de l'Isère. Il employait toujours le même mode opératoire qu'il avait nommé "les ateliers du goût".
Le principe : au pretexte d'un cours sur les aliments, il bandait les yeux de ses écoliers, les faisait s'asseoir dans un coin de la classe et leur faisait goûter plusieurs aliments avant de glisser son pénis dans la bouche des petites victimes. De plus, il filmait tous les faits.
Les investigations avaient démontré que ce procédé avait été réalisé 48 fois au minimum, la justice ayant prononcé un non-lieu pour 28 autres cas faute de preuves. Romain Farina aurait donc dû être jugé au pénal en 2016 mais s'était donné la mort avant.
Un coup dur pour les familles des victimes. La colère a été d'autant plus intense lorsque ces derniers ont appris que Romain Farina avait déjà été condamné pour détention d'images pédopornographiques en 2008. Le rectorat n'avait cependant jamais été informé et l'homme avait donc pu continuer d'exercer son métier au contact d'enfants.
Les révélations avaient provoqué un tel tollé que Christiane Taubira, ministre de la Justice, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education, avaient été envoyées pour rencontrer les familles. Le Premier ministre Manuel Valls avait même reconnu que des défaillances et fautes graves avaient été commises.
Le 7 juillet dernier, une famille iséroise a obtenu auprès du tribunal administratif la reconnaissance de cette faute étatique : le parquet de Bourgoin-Jallieu aurait dû transmettre l'information de la condamnation de 2008 à l'Académie de Grenoble et de ne pas avoir inscrit Romain Farina au fichier des délinquants sexuels.