Sur les bancs du siège de la Ligue Rhône-Alpes de football à Villeurbanne, les candidats du programme "Volontaire" se succèdent pour passer par la case entretien. Stressés, décontractés, casque vissé sur les oreilles, chaque prétendant a sa propre approche du tête-à-tête. "Moi, je suis là parce que j’aime le football", nous confie Mehdi, la vingtaine. Pour Flora, qui vient de rentrer en école de commerce, c’est avant tout la dimension de l’événement qui l’a poussé à postuler : "C’est le troisième plus grand événement au monde. Je ne veux pas en être spectateur, mais plutôt acteur."
"On n’est pas là pour les piéger"
Pendant une demi-heure, les candidats sont interrogés sur leurs motivations, leurs disponibilités ainsi que leurs connaissances, afin d’être filtrés sur des postes qui peuvent convenir à la fois aux besoins de l’organisation et à leurs envies. "Ce n’est pas un entretien d’embauche classique, on n’est pas là pour les piéger, aime à rappeler Maxime Elghozi, responsable des volontaires à Lyon. On a envie de voir pourquoi ils ont envie d’être là surtout, qu’est-ce qu’ils peuvent apporter au programme."
Pendant que certains sont venus accompagnés, d’autres ont préféré postuler seul. C’est notamment le cas de Julian José Villarreal. Ce Belgo-bolivien étudie l’éco-gestion à Lyon 3. Après plusieurs expériences concluantes dans des associations humanitaires et écologistes, ce jeune polyglotte (il parle quatre langues) est venu tenter sa chance pour "s’ouvrir à d’autres perspectives" : "Je suis très social, je parle facilement avec les gens, j’aime le partage, dépeint-il durant son entretien. J’aimerais en profiter pour connaître davantage la culture française."
Ses capacités linguistiques, sa motivation et sa disponibilité (libre durant toute la compétition) font de lui l’archétype même de ce que recherchent les organisateurs. "Un bon candidat est une personne qui a l’état d’esprit volontaire, qui a envie d’être là quel que soit le poste qu’on lui propose, explique Maxime Elghozi. Parler plusieurs langues est un atout, être disponible aussi, mais on a également des postes pour des personnes qui ne parlent pas anglais et d’autres pour ceux qui ne sont disponibles que les jours de match."
1600 demandes pour 650 postes à Lyon
Ainsi, si une vingtaine de domaines, allant du service aux spectateurs, à l’accueil des VIP ou encore à l’organisation des matchs, sont proposés, le candidat devra en sélectionner trois en fonction du déroulement de l’entretien. Il recevra ensuite une réponse, positive ou négative, début janvier, avant de suivre, s’il est conservé, une formation courant avril/mai.
Lyon et son futur stade des Lumières sont en tout cas fortement plébiscités par les candidats. 1600 demandes ont déjà été enregistrées pour seulement 650 postes à pourvoir, ce qui en fait la troisième ville la plus prisée après Paris et Saint-Denis. Parmi ces demandes, 31% ont été effectuées par des femmes et 18% par des étrangers, venant principalement d’Amérique latine, de Russie ou d’Espagne.
Du côté des entretiens, 800 ont déjà été passés à Villeurbanne.
Pour rappel, il reste encore près de deux mois et demi pour postuler sur le site de l’organisation.
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