Le tribunal judiciaire va s'intéresser au 10 décembre 2019 et à la manifestation contre la réforme des retraites qui s'était déroulée à Lyon ce jour-là.
Arthur Naciri, 23 ans, ne participait pas au mouvement, mais était passé entre le cortège et les forces de l'ordre au niveau de la place Bellecour. Le jeune homme avait été soudainement attrapé par des policiers, plaqué au sol et roué de coups au visage : poings, matraque... La bouche en sang et édenté, Arthur avait été filmé en train de hurler son incompréhension, désignant les responsables de son agression.
En pleine grogne contre la loi Sécurité globale, c'est donc probable que l'intérêt des médias soit fort pour le passage devant la justice de deux policiers poursuivis pour "violences volontaires en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique". Ciblés par l'IGNP, les agents de la BAC devront s'expliquer sur cette violence gratuite. A l'époque, certaines sources policières avaient dénoncé des provocations de la part d'Arthur, ce que l'intéressé nie.
Si l'audience pourrait être renvoyée pour des questions administratives, la victime voudra attirer l'attention sur les sommes déboursées pour les soins et opérations subies : 25 000 euros, dont seulement 30% a été pris en charge. Mais aussi sur l'importance des vidéos et photos réalisées durant la manifestation qui ont, selon lui, permis de mener l'affaire jusqu'au procès.