L’ARS (Agence Régionale de Santé) et les HCL (Hospices Civils de Lyon) tirent la sonnette d’alarme concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote dont la pratique ne cesse d’augmenter. Plusieurs dizaines de cas graves ont été rapportés au Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon au cours des deux dernières années.
"Son usage détourné et sa consommation se veulent "festifs" pour toute une génération de jeunes adultes ou parfois adolescents, mais les risques qu’entraîne le protoxyde d’azote sont palpables et peuvent provoquer une atteinte neurologique, voire des complications hématologiques ou psychiatriques", indiquent l’ARS et les HCL dans un communiqué commun.
Le protoxyde d’azote est un gaz médical d’usage réglementé à visée anesthésique et/ou analgésique. Il est également utilisé comme générateur d’aérosols pour un usage culinaire. Dans son usage "alimentaire", le gaz est conditionné sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple).
Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon. "Cet usage concerne un public jeune avec des consommations parfois répétées voire massives de cartouches ou de bonbonnes culinaires, à la recherche d’une euphorie et de désinhibition", explique le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Une loi de prévention des usages dangereux du protoxyde d’azote a notamment été adoptée en juin 2021. Elle interdit en particulier la vente de N2O aux mineurs et comporte un volet « prévention ». Une plaquette informative afin de sensibiliser les jeunes consommateurs aux risques liés à l’usage détourné du protoxyde d’azote va être mise à disposition par l’Agence Régionale de Santé, les Hospices Civils de Lyon et le Centre d’Addictovigilance.